4 jours fous 22-28 octobre

   Apres quelques jours de repos a la suite de notre viree sur le sommet Urus, nous preparons notre depart de Huaraz prevu le lundi 23 en fin de journee.

  A 6h du matin quelqu'un frappe a notre porte de chambre. Au rythme des coups et a l'intonnation de voix de Vicky, la proprietaire de l'hotel, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond... D'un seul coup le havre de paix dans lequel nous vivons depuis plus d'un mois se transforme en cauchemard: Pendant la nuit nos velos ont disparu. Ils etaient pourtant non visibles de la rue, attaches dans le fond du jardin de l'hotel, clos par de hauts murs.

  Abassourdis nous filons au poste de police faire un depot de plainte... Mais dans notre tete nous n'avons aucun espoir... Un peu perdus, tout s'entrechoque dans nos tetes et nous nous demandons  quelle sera la suite de notre voyage.

  Par chance, chaque jour qui passe nous livre de nouvelles informations glanees par nos propres moyens ou par notre entourage. Peu a peu nous parvenons a trouver un sens logique aux indices obtenus et a remonter progressivement la piste jusqu'aux voleurs. L'aide des policiers sera partielle. Tout d'abord ils n'ont aucun outil de travail, se deplacer avec eux necessite de louer un taxi, telephoner de se rendre dans une cabine de telephone. Pour que les choses avancent il faut bien evidemment etre present lors de toutes les operations et parfois mettre quelques billets sur la table... Cela nous aura permit de passer quelques heures a l'aube en planque dans une voiture avec des policiers en civil armes, d'assister a une filature, de reperer a deux heures du matin la maison du voleur et du receleur... Mais tout cela n'a pas suffit, il a ete necessaire de rentrer en contact avec la mafia locale, d'acheter des informations a un temoin qui pour 100 soles (20€) aurait vendu pere et mere... Et dire que le denouement de l'histoire ne tient qu'a un extincteur! Vole la meme nuit dans l'hotel c'est par son intermediaire et l'inconscient qui cherchait a le vendre le lendemain dans la ville, que nous avons reussi a reconstituer le puzzle... Vivre dans un film si reel est etrange...

  Finalement, quelques heures avant son interpelation programmee, l'acheteur des velos, responsable d'une agence touristique (...!!!), certainement au courant de la situation a pris peur, et ramene de son propre chef les velos a l'hotel. Les methodes d'audition utilisees par la police locale ne le tentaient visiblement pas... Nous apprenons que nos velos avaient ete vendus 250 soles les deux soit 60€...

  Apres ces 5 jours fous, nous nous organisons pour quitter les lieux au plus vite. Apres toutes ces peripeties et  rencontres peu recommandables, il ne fait pas bon rester dans la ville. Nous chargeons nos affaires dans un taxi puis dans un bus et quittons Huaraz discretement, le 28 octobre, par la petite porte.