Vers Cochrane 5-10 Mars

  En quittant  Villa O'Higgins l'idee de village au bout du monde est dans nos tetes mais pourtant la sensation d'isolement  n'y est rien par rapport a ce que nous decouvrons. Sur l'ensemble des 240 km de piste qui nous menent a Cochrane, nous serons seuls sur nos velos au milieu d'espaces naturels vierges. Tout au plus nous croisons quatre ou cinq voitures par jour, et meme si nous rencontrons quelques humbles demeures nous n'y voyons jamais personne...

  Nous roulons au  milieu de paysages de montagnes, de glaciers et de lacs. Oiseaux et libellules nous accompagnent. La vegetation est parfois tres dense, et nous avons parfois l'impression de rouler au milieu d'une jungle australe. L'eau est abondante, ruissele partout, et certaines zones sont tres marecageuses. Pourtant nous avons la chance de profiter de plusierus journees de tres beau temps ce qui est rare en ces lieux exposes aux depressions du pacifiques.

  L'etat de la piste rallentit notre progression et nous parcourons une soixantaine de kilometres par jour en moyenne. L'inclinaison des cotes est parfois tres importante. Trop. Nous sommes obliges de pousser les velos pour atteindre le sommet. C'est parfois rude mais la beaute des lieux compense largement les efforts a fournir.



  Nous mettrons trois jours et demi pour atteindre Cochrane. A chaque nuit sur la piste son histoire... Pour notre premiere nuit, il est difficile de trouver un endroit non recouvert par l'eau pour monter la tente. Nous finissons par nous installer sur un terre plein a cote de cabannes de chantier desafectees. Quelques instants plus tard deux bucherons nous rendent visite et nous proposent de venir dormir dans la cuisine de leur humble habitation.  Nous  passons une sympathique soiree, accompagnes du rituel du mate.  Notre hote nous offre le pain qu'il vient de faire cuire et  nous apprecions la nuit au chaud pres du poele. Le second soir a l'heure ou la nuit tombe nous roulons dans une zone de marecages.  C'est dans une cabane de chantier que nous trouvons refuge invite par l'ouvrier de permanence.

  Nous y decouvrons les conditions de vie spartiate des ouvriers qui vivent la 21 jours par mois... Le dernier soir nous nous faisons prendre au piege. Apres avoir roule depuis villa o higgins dans des zones tres humides, nous passons un col, qui nous amene dans  des lieux bien plus arides. La vegetation  y est differente,  et nous ne parvenons pas a trouver de l'eau pourtant indispensable a notre bivouac.  Finalement peu avant le couche du soleil, un ruisseau salvateur traverse notre route, et nous trouvons un  fantastique lieu de campement. Ce soir la le climat est doux et sec, les etoiles brillent, les sommets s'offrent a nous et nous profitons tardivement de cette soiree au coin du feu.


  Nous arrivons dans la petite bourgade tres tranquille de Cochrane (4000 hab) ou nous retrouvons Gary et David arrives deux heures plus tot. Nous y recuperons pendant deux jours.